POESIE ISPIRATE AI POETI MALEDETTI di Giorgio Gramolini

 

TRE POESIE ISPIRATE AI POETI MALEDETTI
(imitazioni di Baudelaire e Laforgue con testo originale)

LA VITA ANTERIORE

Lungo tempo abitai sotto arcate maestose
Che il sole sopra il mare ogni giorno infuocava
E cui un lungo corteo di colonne donava
Ogni notte l’aspetto di grotte misteriose.

L’onda eterna del cielo l’azzurro rispecchiava
E insieme le sue voci cangianti e fragorose
Fondeva con gli accordi delle luci armoniose
Che l’ora del tramonto ai miei occhi recava.

Là vissi tra emozioni voluttuose e calme
Cullato dal fluire di suoni e di parvenze
E dagli schiavi nudi, profumati di essenze

Che il viso mi sfioravan con ventagli di palme
Ogni istante protesi a inasprire i tormenti
Del crudele segreto dei miei giorni languenti.

(Da Charles Baudelaire, La vie antérieure)

La vie antérieure

J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d’une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l’unique soin était d’approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.

LA SIGARETTA

Se questo mondo è grigio (chi l’altro mai vedette?),
io chino il capo senza speranze alla mia sorte
e ad ammazzare il tempo, aspettando la morte,
fumo in barba agli Dei ottime sigarette.

Su, mortali, agitatevi, putride marionette!
A me, le azzurre spire verso il cielo ritorte
Come languenti incensi dischiudono le porte
Di estasi sconfinate, illusioni perfette…

Sogni di paradiso, fioriture di chiare
Fantastiche visioni che confondono orge
Di elefanti e frenetici minuetti di zanzare…

Dai fumi poi la mente del poeta risorge
Ed ecco – mentre il cuore di tutto si compiace –
Il mio povero dito arrostito alla brace.

(Da Jules Laforgue, La cigarette)

La cigarette

Oui, ce monde est bien plat; quant à l’autre, sornettes.
Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort,
Et pour tuer le temps, en attendant la mort,
Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.

Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes.
Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord
Me plonge en une extase infinie et m’endort
Comme aux parfums mourants de mille cassolettes.

Et j’entre au paradis, fleuri de rêves clairs
Où l’on voit se mêler en valses fantastiques
Des éléphants en rut à des choeurs de moustiques.

Et puis, quand je m’éveille en songeant à mes vers,
Je contemple, le coeur plein d’une douce joie,
Mon cher pouce rôti comme une cuisse d’oie.

LA PRIMA NOTTE

Scivola giù la sera, languida ai vecchi cuori
Libidinosi; l’occhio muto di sfinge fuori
Sospinge il gatto Murr verso i giallastri albori
Di una luna che scala gli orizzonti incolori.

E’ l’ora in cui si prega nei collegi e i viali
Popola la città con le ombre fatali
Di gelide fanciulle che al lume dei fanali
Fiutano con lo sguardo gli sposi occasionali.

Accanto al gatto Murr, vengo fantasticando
Alla finestra e penso ai bimbi appena nati
In ogni luogo, ai morti solo oggi inumati.

E in fondo a un cimitero con la mente vagando
Immagino di essere colui che si prepara
Alla sua prima notte chiuso dentro una bara.

(Da Jules Laforgue, La première nuit)

La première nuit

Voici venir le soir doux au vieillard lubrique.
Mon chat Mürr, accroupi comme un sphinx héraldique,
Contemple inquiet de sa prunelle fantastique
Monter à l’horizon la lune chlorotique.

C’est l’heure où l’enfant prie, où Paris-Lupanar
Jette sur le pavé de chaque boulevard
Les filles aux seins froids qui sous le gaz blafard
Vaguent flairant de l’oeil un mâle de hasard.

Moi, près de mon chat Mürr, je rêve à ma fenêtre.
Je songe aux enfants qui partout viennent de naître,
Je songe à tous les morts enterrés d’aujourd’hui.

Et je me figure être au fond du cimetière
Et me mets à la place en entrant dans leur bière
De ceux qui vont passer là leur première nuit.

 

Autore: Giorgio Gramolini
Messo on line in data: Dicembre 2001